dimanche 5 novembre 2017

3ème OPEN INTERNATIONAL NIORT VENISE VERTE : UNE AFFAIRE DE PASSIONNÉS … ET DE FAMILLE

Pérenniser une compétition d'envergure internationale à Niort, c'est le pari en train d'être réussi par ses organisateurs. À partir de mardi, le Squash du Marais accueillera la troisième édition de son tournoi PSA, désormais doté de 10 000 $. Si les Anglais seront présents en force, le public deux-sévrien vibrera pour les performances de l'enfant du pays, Baptiste Masotti.
Article de Jérôme Elhaïk
Crédits photo : Niort Squash Club / Emmanuelle Boyer


Et dire qu’il n’y avait plus de courts de squash à Niort au début des années 2000. Après avoir été contraint de s'exiler à Melle - à une trentaine de kilomètres de la préfecture des Deux-Sèvres – pendant plusieurs années, tout a changé pour les accros de la petite balle noire avec la construction en 2010 du Squash du Marais, œuvre de Natalie Marcuzzo et Jean-Jacques Lucas. Ce dernier est à l'origine du projet de l'Open International Niort Venise Verte, en compagnie de Frédéric Louveau (PDG de Baty Viandes, le principal partenaire, mais aussi joueur du club et passionné de squash) et Jean-Michel Masotti. « Jean-Jacques est un ami de longue date, » indique le président du Comité Départemental des Deux-Sèvres. « On ne s'est jamais perdus de vue. » 


Après avoir organisé avec succès plusieurs championnats de France au début des années 2010, Masotti et son équipe décident de voir plus grand. « On aurait pu s'orienter vers un open national, mais on a décidé de se lancer dans un tournoi international, dans un premier temps avec la plus petite dotation possible (5 000 dollars). Le mot PSA (Professional Squash Association) peut parfois faire peur aux organisateurs, mais en réalité les contraintes sont moindres : non seulement il y a moins de joueurs par rapport à un National, et ceux-ci sont rodés à la vie sur le circuit et donc totalement autonomes. » Le bilan des deux premières éditions fût positif sur toute la ligne. « On aurait pu tâtonner un peu au début, mais au contraire tout s'est bien passé grâce à notre savoir-faire en matière d'évènements. Il y a eu une superbe ambiance, et le tournoi régional qui a lieu en même temps y contribue. Les joueurs professionnels disent que certains tournois se déroulent parfois dans une certaine confidentialité, ce n'est pas le cas chez nous. Nous avons un club de passionnés, et un public de connaisseurs. L'entrée est évidemment libre et gratuite, car le principal objectif est la promotion de la discipline à Niort. Et même s'il y a des clubs de foot et de rugby de bon niveau, les évènements sportifs internationaux ne sont pas légion dans la ville. » Les médias ne s'y trompent pas : les deux premières éditions ont été largement couvertes par la presse locale, et même la télévision régionale.
Frédéric Louveau, Jean-Michel Masotti et Jean-Jacques Lucas, en compagnie des finalistes de l'édition 2015

Alors que l'équipe féminine du club vient d'accéder à la Nationale 1 (entièrement composée de joueuses amateurs, elle y côtoie le gratin du squash mondial), les organisateurs de l'Open International ont également choisi de passer à la vitesse supérieure : la dotation a été augmentée de 5 à 10 000 $ dollars cette année. « On en avait la capacité financière, notamment grâce à notre réseau de partenaires. Et c'est bien évidemment un plus en termes de niveau sportif. » L'équation est simple : en 2015 et 2016, les têtes d'affiche étaient aux alentours de la 100ème place mondiale. Cette année, le public pourra admirer la génération montante du squash, avec un ancien champion du monde et trois anciens champions d'Europe junior ! « Les Anglais Ben Coleman et Richie Fallows (respectivement 52ème et 62ème)sont les favoris logiques du tableau, » affirme Masotti. Mais le PSA de Niort, c'est aussi une affaire de famille, puisque son fils Baptiste – n°5 français et 98ème mondial – y participe : quart de finaliste il y a deux ans, il s'était incliné en finale il y a douze mois contre le solide Écossais Douglas Kempsell.
Baptiste Masotti (à droite) s'était incliné contre Douglas Kempsell l'an dernier
« Le fait d'avoir dans le tournoi un joueur né à Niort permet évidemment de générer encore plus d'intérêt, pour le public et les médias. Lors de la finale l'an dernier, il y avait 100 personnes dans les tribunes mais on aurait pu facilement en mettre le double. » Le pensionnaire du pôle France d'Aix-en-Provence aura néanmoins fort à faire pour faire aussi bien cette année, avec des joueurs comme George Parker ou Richie Fallows sur son chemin. « Le tableau est très relevé, » concède son père, « et sur le papier, il a plus de chances de remporter le 10 000 $ de Bratislava quelques jours plus tard. Mais Baptiste n'aura aucune pression, et sur un match il peut inquiéter n'importe qui. Tout le monde sait qu'il a beaucoup de qualités. Il est très généreux sur un court, peut-être trop. Il n'est pas encore arrivé à maturité, mais il effectue néanmoins un bon début de saison. Mais il n'y a pas que le sport dans la vie, et je suis également ravi qu'il mène avec succès son double projet (Baptiste a obtenu son DUT l'année dernière et intégré l'école GEM de Grenoble, dont fait également partie le cycliste Romain Bardet). »
Tout au long de la semaine, le public sera très nombreux dans les tribunes du Squash du Marais

Ne manquez pas la deuxième partie de notre présentation lundi, avec un tour d'horizon des forces en présence dans le tableau, ainsi qu'un entretien exclusif avec Baptiste Masotti.